Il en faut peu pour être heureux ? Non
Au mois d’octobre 2021, je me suis lancée un défi important: participer au concours d’éloquence de mon entreprise.
Prendre la parole dans le but de persuader et convaincre n’était pas une évidence pour moi.
Je sentais qu’on y consacrant du temps et de l’énergie je pouvais apprendre quelques outils indispensables et dépasser les différentes peurs ancrées en moi.
Et bien il s’avère que j’ai réussi les premières premières étapes et je suis arrivée bien fière de moi à la finale d’entreprise.
Je vous présente ci-dessous le texte, que j’ai écrit, pensé et interprété avec beaucoup de plaisir lors de la finale.
En conclusion de cet article je vous partage également mes 3 coups de cœur pour progresser dans ce domaine.
Mon sujet
Il en faut peu pour être heureux ?
Je dois défendre la position « Non »
Mon texte de la finale du concours d’éloquence
Mesdames, Messieurs !
Ce matin, je me suis réveillée (comme tous les matins d’ailleurs)
J’ai mis une belle robe, coiffé mes cheveux (ce que je ne fais pas tous les matins)
Et bu un bon petit café
(Ristretto bien sûr)
Puis j’ai pris le métro
Et je suis contente, car j’aime prendre le métro (de temps en temps)
Cela me permet de lire et d’observer
Je lève le regard de mon livre
Et, les yeux serrés cachés entre mon bonnet et mon écharpe
Je commence à étudier les histoires qui défilent tout autour de moi
A ma gauche, un sans-abri qui dort paisiblement, la joue collée à la vitre,
A ma droite un jeune bien habillé, la trentaine je pense, sa mallette à la main, un casque anti-bruit aux oreilles, et un vide dans le regard qui pointe vers le sol.
En face de moi un musicien, qui joue avec enthousiasme de l’accordéon et demande une pièce pour son talent, malgré certains regards blasés, certains d’autres indifférents.
Cette musique d’accordéon chatouille mes oreilles…
Je retourne dans mon esprit cette question chantée par un ours
« Il en faut peu pour être heureux
Vraiment très peu pour être heureux
Il faut se satisfaire du nécessaire »
C’est facile : Tisanes au basilic, marguerites dans les cheveux, une pincée de bonnes intentions et le tour est joué
Le sourire apparaît sur ma bouche, je reprends ma lecture j’ai encore 10 minutes devant moi
Puis peu à peu ma conscience s’éveille
Je ressens cette douleur qui me traverse le ventre
Je suis vite giflé par la vérité des faits
Non, Il n’en faut pas peu pour être heureux
Car être heureux, c’est un travail très exigeant
Cher public
Je voudrais vous faire part de ce j’ai observé, écouté, étudié sur le bonheur au cours de ma vie
Je vais vous embarquer avec moi ET vous conduire, à ma conclusion, il « moi porto sicuro », le port de plaisance où je me sens en sécurité jusqu’au prochain voyage
Qui n’a jamais entendu dire : « il avait tout pour heureux »
Cette pirouette me fait penser à l’étymologie du mot bonheur
C’est-à-dire
La bonne fortune
En effet, il y en a beaucoup qui pensent que c’est le bonheur qui nous trouve et pas nous qui le trouvons
Je ne peux pas leur donner tort
Toutes les études sur le sujet montrent que le bonheur est lié à des mesures objectives des conditions de vie : les pays les plus riches ont un niveau de bonheur subjectif plus élevé.
Cela renvoie clairement à la chance d’être né au bon moment à l’endroit.
Mais plus encore…
Selon Kant le bonheur est un idéal, non de la raison mais de l’imagination.
J’aime cette idée et je crois au lien titanesque entre bonheur et image de soi
A ce propos
Je voudrais vous raconter une histoire
Dans ma première vie j’étudiais les sciences humaines
J’étais obsédée par le besoin de rendre heureux les autres
Dans mon mémoire j’ai donc traité la problématique que pour moi incarne le signe du mal être le plus profond : le suicide
Dans ma troisième vie, je travaille avec les données, et regarde encore de près les statistiques sur le sujet
Je suis bluffée
Des chercheurs ont découvert que…
Tant l’image que l’on a de nous-même est négative, tant le risque de passer à l’acte augmente
D’autant plus vraie chez les jeunes entre 15 et 25 ans.
Et Ce n’est pas tout
Connaissez-vous le paradoxe des gens “heureux”?
Selon des études, les pays les plus heureux sont ceux qui présentent les taux de suicide les plus élevés
Ce lien paradoxal réside dans la propension des êtres humains… à se comparer
Si tout le monde autour de vous vit des belles choses vos propres malheurs semblent + graves non?
On arrive au port… et nous avons vu trois choses sur le bonheur :
– il est objectivement lié aux conditions de vie
– il est subjectivement lié à l’image que l’on a de soi
– il s’émiette lorsque l’on se compare aux autres
Donc, il est du devoir des Etats de donner une réponse adéquate aux besoins objectifs de santé, sécurité et appartenance.
Il est du devoir de chacun d’entre nous, chacun à son niveau de responsabilité : parent, manager, éducateur, professeur, mari, ami de challenger constamment cette image de soi, de la polir et de la propulser toujours plus haut.
Connais-toi toi-même, disait Socrate
Et moi, si j’étais le bonheur je vous dirais :
« Cherchez encore et encore la voie de votre bonheur, vous seul la connaissez,
ne la recherchez pas dans les ambitions ou les opinions de quelqu’un d’autres.
Suivez vos intuitions, avec un peu de folies
Et si vous buvez un café, qu’il soit ristretto s’il vous plaît «
Merci
Mes 3 coup de ♥ : une chaîne Youtube et deux livres pour progresser
- l’excellente chaine Youtube de Victor Ferry
- Mémoire d’un métier de Stephen King (ici pour acheter)
- L’art d’avoir toujours raison de Schopenhauer (ici pour l’acheter)
Je vous conseille également la lecture de l’article : C’est quoi le vrai bonheur ?