Voici le résumé du dernier rapport du GIEC de Valérie Masson-Delmotte: les points clés, les impacts, l’adaptation, et les vulnérabilités vis-à-vis du changement climatique.
Résumé du dernier rapport du GIEC (Auteur : Valérie-Masson-Delmotte)
La perception des risques liés au changement climatique augmente en Europe et ailleurs.
Elle fluctue, selon l’occurrence d’évènements extrêmes près de chez soi et la couverture médiatique des enjeux liés au climat.
Cependant, beaucoup de personnes sous-estiment les risques liés au changement climatique et connaissent mal les possibilités d’action vis-à-vis de l’adaptation.
L’adaptation, c’est agir pour limiter les conséquences d’un climat qui se réchauffe.
L’atténuation, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et donc agir sur la cause du réchauffement.
Un rapport du GIEC, c’est un travail colossal de centaines de scientifiques pour passer en revue l’état des connaissances dans les publications scientifiques.
Le résumé fait l’objet d’une approbation mot par mot par les représentants de tous les pays pour s’assurer qu’il reflète de manière équilibrée et claire les conclusions de l’évaluation approfondie des différents chapitres.
Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain
Le constat d’ensemble est clair : le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé planétaire.
Il y a une petite fenêtre d’opportunité pour déployer rapidement les solutions existantes, évaluées dans ce rapport.
L’analyse de risques, potentiel des conséquences néfastes pour les systèmes humains et naturels, et la gestion de risques jouent un rôle de + en + central dans la recherche, la pratique, et la prise de décision.
Les aléas (facteurs climatiques générateurs d’impacts) évoluent selon l’ampleur du niveau de réchauffement planétaire, et sont évalués dans le rapport du GIEC sur les bases physiques du changement climatique.
L’influence humaine à causé +1,1°C de réchauffement
Nous en sommes déjà à +1,1°C de réchauffement par rapport à 1850-1900.
Un niveau de +1,5°C est à venir à court terme.
La suite dépend des émissions de gaz à effet de serre à venir.
Le GIEC décrit l’évolution des températures à venir selon 5 différentes trajectoires :
Si les scénarios de très forte hausse d’émissions et de température sont moins plausibles grâce aux politiques publiques, aux progrès technologiques, on ne peut pas exclure un niveau de réchauffement de:
- +2°C d’ici 2050
- +3°C d’ici 2100
- +4°C en cas de réponse maximale du climat d’ici 2100
Les risques résultent des aléas, de la vulnérabilité et de l’exposition à ces aléas
L’évaluation de ce rapport met l’accent sur un certain nombre de risques clés :
Vous pouvez également lire : Comment réduire l’empreinte carbone de notre alimentation
L’influence humaine sur le climat entraîne des changements des caractéristiques régionales.
Les risques dépendent des choix socio-économiques, des actions en matière d’adaptation, et des facteurs climatiques générateurs d’impacts. Ceci est en fonction de l’amplitude et la vitesse du réchauffement planétaire.
Ce rapport témoigne des interconnections entre l’état du climat, celui des sociétés, le bien-être, et l’état des écosystèmes.
Adaptation au changement climatique
Le rapport reflète une montée en puissance de l’adaptation au changement climatique,.
Il vise à réduire les risques et la vulnérabilité, renforcer la résilience, améliorer le bien-être et la capacité d’anticipation.
L’adaptation peut avoir divers objectifs : santé, sécurité d’approvisionnement en eau et alimentaire, emplois, lutte contre l’extrême pauvreté et biodiversité.
Différents acteurs sont davantage impliqués
Il y a un foisonnement de production de connaissances sur l’adaptation : recherche académique, analyses appliquées, pratique, expérimentation, projets, politiques publiques.
En revanche le financement de la recherche sur l’adaptation est très inégal, avec un déficit de financement et de participation pour certaines régions particulièrement vulnérables.
Différentes formes d’adaptation sont mises en oeuvre le plus souvent de manière réactive, conduisant, lorsque les limites de l’adaptation sont dépassées, à des pertes et dommages croissants, prenant différentes formes.
En dépit des efforts d’adaptation, on observe des impacts généralisés.
Les capacités d’adaptation, dommages, niveaux de préoccupation et vulnérabilités sont contrastés au sein de l’Europe, interagissant avec les vulnérabilités socio-écologiques.
Avec 1,1°C de réchauffement planétaire, les facteurs générateurs d’impacts ont déjà changé en Europe comme partout.
Les perturbations dangereuses et généralisées des écosystèmes affectant la vie, les moyens de subsistance, les infrastructures essentielles pour des milliards de personnes.
Merci à Valérie Masson-Delmotte pour ce résumé du dernier rapport du GIEC publié sur Twitter
Autres éléments clés des 3 rapport du GIEC (synthèse personnelle)
Ampleur du problème
- C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que l’ampleur des changements est aussi importante
- Nous pouvons encore éviter le seuil du réchauffement de 2°
- Le réchauffement de 2° fera augmenter les sécheresses, chaleurs extrêmes, pluies diluviennes, tempêtes tropicales
- L’augmentation des vagues de chaleur, des sécheresses et des inondations dépasse déjà les seuils de tolérance des plantes et des animaux. Cela entraîne la mort massive d’espèces telles que les arbres et les coraux
- Le changement climatique a déjà porté atteinte à la santé physique et mentale des êtres humains
Le changement climatique augmente les inégalités
- Les femmes, les enfants, les personnes âgées, les populations autochtones, les ménages à faible revenu et les groupes socialement marginalisés dans les villes, régions et pays sont les plus vulnérables
- Les 10 % des ménages les plus riches représentent entre 36 % et 45 % des émissions totales de gaz à effet de serre
- L’Afrique est l’un des continents qui a le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre, alors que plusieurs régions ont déjà été sévèrement affectées
- Plus les inégalités progressent, moins les populations sont enclines à adopter des politiques de protection de l’environnement et à changer de mode de vie pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre
Réduire les émissions
- Sans réductions immédiates et importantes des émissions dans tous les secteurs, limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré ne sera pas possible
- Il est nécessaire de réduire drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre durant cette décennie : – 43% d’ici 2030 et de 84% d’ici à 2050
- La technologie seule ne nous sauvera pas, il y a aussi des enjeux comportementaux
Les efforts des différents acteurs économiques
- Pour le secteur énergétique (responsable à 34% des émissions), la consommation de charbon, pétrole et gaz doit diminuer respectivement de 95%, de 60% et de 45% en 2050 par rapport à 2019. Cela demande une transition majeure avec « le déploiement de sources d’énergie peu émettrices » comme l’éolien, le solaire, l’hydraulique ou le nucléaire
- Il est important d’utiliser plus efficacement les matériaux, de diminuer drastiquement les déchets et d’encourager le réemploi
- Le secteur de l’agriculture est crucial. Il peut participer, au-delà de ses réductions d’émissions propres, à la captation de carbone émise par d’autres. Cela doit passer par la préservation des éco-systèmes, une meilleure gestion des forêts, des cultures et des élevages.
- Dans les transports, plusieurs options sont possibles : réduction de la demande de transports (télétravail, moins d’étalement urbain), report sur des modes de déplacements moins polluants, l’électrification des véhicules et biocarburants. Ces mesures d’atténuation présenteraient des bénéfices comme l’amélioration de la qualité de l’air et de la santé
- La baisse des émissions devra s’accompagner de la mise en œuvre de techniques d’élimination du dioxyde de carbone. Parmi les solutions, la végétalisation des espaces et l’extraction du CO2 de l’atmosphère. Ces solutions devraient permettre de compenser les émissions des secteurs qui ne pourront pas suffisamment réduire leurs émissions d’ici 2050
Les pouvoirs publics
- Les villes et les zones urbaines sont des lieux privilégiés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cela doit inclure la réduction ou le changement de la consommation énergétique et développer les solutions de captation de CO2
- Pour opérer ces changements, le groupe d’experts indique qu’il est nécessaire de financer la transition. Or, les flux financiers recensés dans tous les secteurs sont inférieurs au niveau nécessaire. Dans le secteur de l’efficacité énergétique, les investissements doivent être 2 à 7 supérieurs aux investissements actuels ; 7 à 8 fois plus dans les transports ; 2 à 5 fois pour l’électrification
- Les investissements nécessaires sont moins coûteux que les dommages économiques provoqués par la crise climatique
Merci pour cette synthèse ! En partage, je vous propose de découvrir ma série de dessins en cours de réalisation : « Vanité », dont le rapport du GIEC est à l’origine : https://1011-art.blogspot.com/p/vanite.html
et « La robe de Médée » , en ce moment exposition « Tout contre la terre » (Muséum de Genève) : https://1011-art.blogspot.com/p/la-robe-de-medee.html
Et + en vous baladant sur mon site !